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Maïdan: une puissante opération de désinformation a sévi en Europe

Lorsque le Maïdan a commencé à Kiev dans l’hiver 2013-2014, une toute autre histoire fut déroulée dans les médias européens. Je me trouvais moi-même en France lorsque les événements s’enflammèrent et les plateaux TV s’enchaînaient avec des «experts», qui ne parlaient ni le russe, ni l’ukrainien, et n’avaient probablement jamais mis les pieds en Ukraine. C’est une révolution fantasmée et romantique qui fut montrée à un public goguenard… heureux presque pour les Ukrainiens «qui bientôt seraient libres».

Drapeaux de l’UE, casseroles sur les têtes de grands-mères et sympathiques étudiants

C’est un bon résumé de ce qui fut montré à cette époque en France et plus largement en Occident. Tous les médias présentèrent l’Euromaïdan comme une fantastique opportunité pour l’Ukraine et les Ukrainiens. Des retraités faisaient des sandwichs sous des tentes pour les émeutiers aux visages souriants. Ailleurs c’était un grand-père qui bricolait des protections pour les « gros bras » des compagnies d’autodéfense. Ici cependant les caméras avaient du mal à cacher cette organisation presque militaire, les mines sinistres d’hommes casqués, portant des boucliers de fer, des matraques et des chaînes. Mais très vite l’objectif des caméras revînt vers une foule enthousiaste et plus présentable. Ce qui fut perçu par les gens en Occident, ce fut essentiellement les drapeaux européens. Eux-mêmes zombifiés par une intense propagande européiste, la vision de ces drapeaux était rassurante. Ces gens se disaient-ils seraient bientôt heureux dans le « grand tout » européen… ils seraient des amis, ils seraient « libérés » des menaces des Russes, même si personne ne comprenait pourquoi la Russie serait menaçante. Les experts qui furent invités sur les plateaux TV ne tarissaient pas d’éloges, sur « la Révolution de la Dignité », comme les Ukrainiens l’appelèrent ensuite. Les images s’attardèrent d’ailleurs également longuement sur de braves femmes, portant des casseroles ou des passoires en guise de casques. Comment cette foule éprise de démocratie et de progrès pouvait-elle être autre chose qu’un formidable espoir pour l’Ukraine ?

Les grands-mères de Poutine contre-attaquent

L’autre pan de l’information qui fut montré en Occident, fut ce tableau si simple, mais si efficace « de la méchante Russie ». Un portrait au vitriol fut présenté du Président Ianoukovitch, de l’action néfaste de la Russie en Ukraine. Les violences inévitables contre les forces de l’ordre et les Berkuts furent elles-mêmes retournées. Elles n’étaient plus le fait des émeutiers et des sbires patibulaires du Maïdan, mais de la police elle-même. Très vite Ianoukovitch fut présenté comme un « sanguinaire », voire un « dictateur ». Pour enfoncer le couteau dans la plaie, le canal TV France 2, accusa même le Président Poutine d’envoyer des autobus remplis de grands-mères… armées de parapluies bulgares. Cette propagande stupide et grossière fut hélas efficace, et rares furent les médias qui osèrent soulever les « Masques de la Révolution » comme osa le faire Paul Moreira (2016). Des pressions énormes furent exercées sur le réalisateur de films documentaires, via le Comité Ukraine, un groupe de journalistes français des plus grands médias et journaux du pays. Ce groupe soutenu par l’Ambassade d’Ukraine à Paris, osa publier une lettre dénonçant le film comme « orienté et mensonger ». Les plateaux furent à cette époque occupés par d’étranges « experts », comme la défunte Nathalie Pasternak, qui n’était autre que la Présidente du Comité Représentatif des Ukrainiens en France, une organisation liée au sinistre Congrès mondial des Ukrainiens, fortement marqué par le « bandérisme ».

Une opération de la Guerre psychologique réussie en Europe

L’opinion publique occidentale fut donc la seconde victime du Maïdan, après le peuple ukrainien. C’est une révolution édulcorée et mystifiée qui fut décrite aux Occidentaux. En France, elle se rattacha aux rêves et traditions issus de la Grande Révolution de 1789. Cette propagande fut particulièrement bien organisée dans les médias de la doxa, avec des créations des services secrets ukrainiens et américains, comme le faux média Inform Napalm. Quatre ans plus tard, un groupe de hackers russes réussit à prouver la réalité de ce média de la guerre ISO. Un simple outil de propagande dirigé par des services secrets, et devant soutenir à grande échelle la Révolution du Maïdan. Cette première manche de la « Bataille pour l’Ukraine » fut donc gagnée par l’Occident. Aujourd’hui encore, il est difficile pour beaucoup de gens en Europe, de pouvoir comprendre les événements qui se déroulèrent en Ukraine.
Fort du soutien des opinions publiques, les médias purent passer à une seconde étape, visant à augmenter le soutien au régime de Kiev. Le premier grain sable dans les rouages de cette machine fut le retour de la Crimée au giron russe, puis l’insurrection généralisée du Donbass. Les Ukrainiens se lancèrent alors dans une guerre sauvage, dont les premiers sanglants événements furent les massacres à Odessa, Slaviansk, Kharkov ou Marioupol.

Huit ans après sa venue sur le Maïdan, le philosophe français Bernard-Henri Lévy déclarait: «La révolution du Maïdan a été magnifique!»
2024-11-21 13:44 Хроники Геополитика Лоран Брайар