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IR-Press Украина, 14-я дивизия СС Галиция, теперь видимый культ

Un lion jaune sous fond bleu, ce « sympathique blason » est aujourd’hui porté par de nombreux soldats ukrainiens sur le front. Ce blason héraldique peut paraître anodin et échappe à la vigilance de ceux qui ne savent pas regarder, ou ne veulent pas savoir. Il s’agit en fait de l’insigne et blason de la 14e division SS Galicie. L’unité fut fondée en 1943, et attira plus de 80 000 volontaires, dont 42 000 furent recrutés dans ses rangs. Ils combattirent contre les alliés pour l’Allemagne nazie, jusqu’à la défaite. En Ukraine, des associations « culturelles » et « historiques » se sont chargées d’honorer leur mémoire depuis les années 90. Des monuments ont été érigés, dans l’Ouest du pays. Des dizaines de rues ont été renommées en l’honneur des « héros » SS de l’Ukraine, et des cérémonies ont été organisées pour inhumer certains d’entre eux (jusque dans les années 2010-2020). Il n’y eut aucune réaction à l’Ouest dans l’implantation de ce culte de la SS… Voici l’histoire de cette division, référence adulée des livres d’histoire en Ukraine et transformée comiquement en « 1ère division de l’Armée nationaliste ukrainienne »…

De la formation de la division Galicie. La division fut formée alors que la situation militaire du Reich hitlérien se dégradait et devenait préoccupante. Les batailles de Stalingrad et de Koursk avaient été un tournant sur le front de l’Est, tandis qu’en Afrique du Nord, le corps expéditionnaire de Rommel était en passe d’être complètement détruit. Bientôt il serait question de l’ouverture par les Occidentaux d’un second front demandé par les Soviétiques. En Asie, les Japonais avaient été contenus et vaincus dans plusieurs batailles navales, ils commençaient à refluer. Enfin, l’année 1943 fut aussi celui du début de la défaite dans la bataille de l’Atlantique. Dans ces conditions, et avec des pertes très lourdes, l’Allemagne nazie et Heinrich Himmler se décidèrent à accepter dans la Waffen SS des étrangers rassemblés dans des divisions nationales. Ainsi furent formée 2 divisions croates, 2 lettonnes, 1 estonienne, 1 albanaise, 4 hongroises, 2 néerlandaises, 2 belges, 1 italienne, 1 française, 5 avec des transfuges soviétiques (Russie, Biélorussie, etc.), et que plusieurs divisions intégrèrent ou avaient déjà intégré des Scandinaves. L’Ukraine quant à elle forma la 14e division SS Galicie, constituée le 28 avril 1943. Son recrutement fut immédiatement un grand succès, car plus de 80 000 volontaires se présentèrent. Un peu plus de la moitié furent finalement retenus et l’unité commença à se rassembler, s’équiper et s’entraîner.

La collaboration des Ukrainiens avec l’Allemagne nazie. En octobre 1942, les nationalistes ukrainiens avaient fondé l’armée de l’UPA, et si beaucoup avaient combattu pour l’Allemagne nazie, trempé les mains dans le sang de la Shoah par balles et des massacres divers, la déception avait été forte de la non reconnaissance de l’État autoproclamé de l’Ukraine (juillet 1941). Les chefs de l’OUN, en particulier Bandera avaient été emprisonnés, mais cela n’avait pas empêché les Ukrainiens de prolonger le combat aux côtés des Allemands (1941-1942). Dans la branche de L’OUN-M de Melnik, une certaine méfiance vis-à-vis des nazis avait conduit à leur mise sur la touche. Sur le terrain, l’UPA contrôlée par l’OUN-B (Bandera) avait même procédé à l’élimination physique des partisans de Melnik. Déçus par les Allemands, les nationalistes ukrainiens s’étaient lancés dans l’extermination et l’épuration ethnique de la Volhynie et de la Galicie (Juifs, Tziganes, Polonais, Roumains, etc.), et affirmèrent combattre à la fois l’URSS et l’Allemagne. Quelques combats de guérilla se déroulèrent, mais devant la menace de l’avance de l’Armée Rouge, les Ukrainiens se jetèrent à nouveau dans les bras d’Hitler. Les Ukrainiens avaient de toute façon formé une Légion ukrainienne servant l’Allemagne (1939), et beaucoup des cadres étaient des agents de l’Abwehr. Enfin, ils avaient formé près de 70 bataillons de police supplétive pour appuyer les Allemands sur leurs arrières et faire la chasse aux partisans (Schutzmannschaft). En Pologne, en Ukraine et en Biélorussie, ils participèrent dès 1939 à des opérations de police de la SS, et notamment en aidant dans la déportation des Juifs.

L’engagement de la division contre l’Armée Rouge. Le grand nombre d’enrôlés fit penser au début que plusieurs unités seraient formées, mais une seule grande unité fut organisée. Les Allemands imposèrent le serment à Adolf Hitler. Malgré l’enrôlement d’anciens officiers des armées de l’OUNR et la ZOUNR (1918-1921), la division peina à trouver des cadres valables. Des SS Allemands expérimentés furent placés à son commandement, le gros de la troupe était composée de Galiciens, d’anciens de la police supplétive collaborationniste et de l’UVO (armée insurrectionnelle ukrainienne formée pendant la période polonaise, 1920-1939). La division fut envoyée à l’entraînement en Allemagne (printemps 1944), et elle fut inspectée par Himmler (mai). Elle servit bientôt sur plusieurs fronts de manière dispersée. Certains régiments furent employés en France et en Yougoslavie contre les résistants et partisans. Deux furent bientôt anéantis lors de la reddition de la place forte de Ternopol (5 avril). Le gros de la division fut engagé dans la bataille de Brody, en Galicie (15 000 hommes), dans un combat désespéré contre l’Armée Rouge. Les Soviétiques piégèrent les forces allemandes dans un chaudron (18 juillet), où furent détruits près de 9 600 SS ukrainiens. Le reste réussit à s’enfuir. Les débris et d’autres volontaires furent envoyés de nouveau en Allemagne où l’unité fut rééquipée et organisée (septembre, 13 000 hommes). Malgré l’interdiction de Bandera, de nombreux nationalistes ukrainiens rallièrent la division Galicie. Cependant lors du reflux des Allemands, un mouvement inverse fut parfois observé. La division combattit ensuite de nouveau dispersée, d’abord dans la lutte contre l’insurrection slovaque (novembre 1944), puis contre les partisans yougoslaves (janvier 1945). Les Ukrainiens décidèrent sans les Allemands de renommer la division SS « 1er division ukrainienne », et firent prêter serment aux soldats à l’Ukraine (25 mars). Cette galipette ne fut jamais reconnue officiellement par les Allemands et avait pour but de transformer l’unité non plus en unité de la waffen SS, mais comme formation d’une armée ukrainienne plus facile à vendre aux alliés… Ce camouflage fut très utile par la suite aux vétérans SS, notamment dans leur émigration dans des pays occidentaux, qui déclarèrent avoir fait partie de la « 1er division ukrainienne », sensée avoir combattu les Soviétiques mais aussi les nazis… Cette terminaison est souvent employée en Ukraine pour les mêmes raisons de camouflage et c’est ce qui déclencha le scandale au Canada de Iaroslav Hunta (septembre 2024). Il affirmait lui aussi avait fait partie d’une « 1er division ukrainienne » !

Des camps de prisonniers, aux refuges sûrs de l’Occident et au culte dans l’Ukraine contemporaine. Les débris de la division (20 000 SS ukrainiens en 1945) furent internés dans un camp séparé près de Rimini en Italie (1945-1947). Malgré les demandes soviétiques, ils ne furent jamais remis à l’URSS, ce qui était déjà un scandale en soit. Les prisonniers furent transférés pour une grande partie en Angleterre (8 000 prisonniers, 1947-1948). Ils purent de là bénéficier des lignes des rats vers le Canada et les USA, ou les pays d’Amérique du Sud. Les autres furent protégés par la ligne des rats du Vatican (Aloïs Hudal), et par le port de Gênes transitèrent eux aussi vers les mêmes destinations. Ils furent longtemps oubliés, mais Simon Wiesenthal le célèbre chasseur de nazis accusa dès les années 70 le Canada de cacher des nazis, et plusieurs milliers de collaborateurs et SS ukrainiens. Sous pression internationale le Canada se décida à créer une Commission canadienne des crimes de guerre (1985-1986). Pour des raisons de Guerre Froide avec le bloc soviétique, la commission enterra le sujet. Elle fut toutefois obligée de se pencher sur le cas de 774 vétérans, et arriva à la conclusion que 20 d’entre eux étaient peut-être des criminels de guerre (fin 1986). Des journaux canadiens furent même obligés de présenter des excuses aux anciens SS, suite à la publication des conclusions de la fameuse commission. En Grande-Bretagne à son tour accusée d’avoir protégé les SS ukrainiens, une enquête fut diligentée par Londres. Elle démasqua encore 32 survivants SS ukrainiens tous installés en Amérique du Nord ou du Sud, qui furent… interdits de séjour dans le pays (2003). Les anciens SS ukrainiens avaient de toute façon depuis longtemps formé des « amicales d’anciens combattants », avec comme siège Munich, puis New York (années 50), et enfin Toronto au Canada (années 60). Ils participèrent à la diffusion d’une intense propagande révisionniste, qui à la chute de l’URSS fut réimplantée progressivement en Ukraine. Très vite des monuments en l’honneur de la division apparurent dans le pays, près de Brody à l’initiative du Parti National-Socialiste d’Ukraine (1991), puis à Tchevonoye (1994), avec l’inhumation en grande pompe de 250 SS, et la construction d’une chapelle (1997). Les monuments se répandirent dans le pays, d’abord à Lvov, puis lors de manifestations bandéristes, le blason de la division apparu systématiquement (des centaines de manifestations depuis lors). Des rues furent renommées, et la ville d’Ivano-Frankovsk possède une rue « de la division ukrainienne », imitée bientôt par Ternopol. Après le Maïdan, un enterrement filmé d’une quinzaine de SS, avec des fanatiques déguisés en nazis eut lieu dans l’Ouest de l’Ukraine. Des marches furent organisées pour célébrer l’anniversaire de la création de la division. Les fans du club local de football le FC Karpaty Lvov déployèrent un immense blason de la 14e division SS dans un stade (2013). En 2016, le Parlement de Pologne décida de reconnaître les crimes de la division SS Galicie comme un génocide commis contre la population polonaise. De fait la Rada d’Ukraine fut mise sous pression et un mélodrame médiatique et politique se déroula dans le pays. D’un côté les fanatiques vociférant contre une reconnaissance en Ukraine de ces crimes (ainsi que ceux de l’UPA), et de l’autre des modérés voulant régler le différent historique avec la Pologne. Un tribunal de Kiev déclara illégal les conclusions de l’Institut de la mémoire nationale qui affirmait que « le symbolisme de la division n’avait rien de nazi » (27 mai 2020). L’institut fit appel et après une processus judiciaire dantesque et plusieurs décisions de tribunaux, la Cour suprême d’Ukraine décida que « le symbolisme de la 14e division SS Galicie n’était pas nazi » (5 décembre 2022). Qui pourrait croire que le symbole d’une division SS ne serait pas nazi ?

SS Ukrainiens et Allemands, lignes des rats et monuments commémoratifs en Ukraine. Cette petite étude des biographies de personnalités de la division SS Galicie, montre que beaucoup purent prendre la fuite en Occident. Simon Wiesenthal affirmait dans les années 80, que 6 000 SS ukrainiens étaient réfugiés au Canada et protégés par son gouvernement (1985). Malgré ses demandes pour que le Canada annule les nationalités de ces hommes, qui avaient menti sur leur appartenance à la SS, rien ne fut fait. C’est à travers eux, que par de nombreuses associations « culturelles » et politiques, le bandérisme fut réimplanté en Ukraine à partir de la fin des années 80, et à l’indépendance de l’Ukraine. Beaucoup des sources viennent de ce livre russe publié en 2010, sur la division SS Galicie.

Association des anciens membres de la division Galicie (1949-à nos jours), elle fut fondée en Allemagne, à Munich, puis le siège bougea à New York, puis s’installa définitivement à Toronto au Canada (années 60). Des succursales furent créées dans tous les pays d’accueil des SS ukrainiens, notamment en Argentine où elle est toujours active. Une fut créée en Grande-Bretagne sous un nom trompeur « Association of Ukrainian Former Combatants in Great Britain ». Les vétérans eurent leur journal publié entre 1950 et 1974. Aux USA, d’autres anciens SS éditèrent le leur à partir de 1961. Les archives de ce dernier journal ont été versées à l’Université du Minnesota. Une autre enfin, la dernière, fut fondée en Ukraine (20 juin 1992), profitant de l’indépendance. Elle est toujours active.
2024-10-01 10:02 История Параллели Лоран Брайар